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Les produits sans fumée représenteraient 50% des revenus de Philip Morris en 2025

Le cigarettier Philip Morris International (PMI), le leader mondial de l’industrie du tabac, s’est donné pour objectif de générer 50% de ses revenus nets avec ses produits sans fumée à partir de 2025. PMI prévoit, d’ici trois ans, 40 millions d’utilisateurs pour son dispositif de tabac chauffé, Iqos, prétendument moins nocif pour la santé.

Depuis 2009, Philip Morris International affiche officiellement de nouvelles ambitions qui peuvent paraître paradoxales pour un géant du tabac : « bâtir un monde sans fumée ». Face à l’évidence (longtemps niée) des effets désastreux de la cigarette sur la santé, PMI a investi plus de 8,8 milliards de dollars dans la science, la technologie et l’innovation pour développer des alternatives à risque réduit par rapport à la cigarette, pour les fumeurs adultes qui, autrement, continueraient à fumer.

Le fer de lance de la politique « sans fumée » de PMI est Iqos, le système de tabac chauffé, et non brûlé, qui dégage de la vapeur au lieu de la fumée. Le groupe suisse ambitionne que cette alternative remplace rapidement la cigarette traditionnelle. Huit ans après son lancement, 12,7 millions d’anciens fumeurs ont migré vers Iqos. Cela représenterait 27,9% du revenu net du groupe suisse en 2021, et déjà 30,4% au premier trimestre de cette année.

Mais d’après Stefano Volpetti, le président de la division des produits sans fumée (smoke-free), PMI ne souhaite pas s’arrêter là : « Nous sommes déterminés à atteindre 40 millions de personnes d’ici à 2025, et à ce que 50% de nos revenus nets proviennent des produits sans fumée, dans une centaine de pays, contre 71 marchés actuellement ».

PMI s’engage sur tous les segments des alternatives sans fumée. S’agissant du snus par exemple (sachets de tabac oral), l’industriel a récemment fait une offre d’achat de 16 milliards de dollars à Swedish Match, l’un des leaders du secteur. La multinationale développe également des cigarettes électroniques ou encore des produits avec nicotine mais sans tabac. Cependant, l’alternative phare reste Iqos. La dernière version, baptisée Iluma, vient justement de sortir en Suisse et au Japon. Elle succède à Iqos 3 Duo.

Iluma base sa technologie sur le chauffage par induction. Selon les modèles, il faut débourser entre 55 et 138 euros. Le prix du paquet de 20 bâtonnets de tabac est quant à lui de 8 euros. Des prix relativement élevés censés dissuader les jeunes de s’initier à la nicotine via Iluma. « Une étude post marché au Japon a du reste démontré que seuls 0,1% à 0,2% des clients sont de nouveaux consommateurs, l’écrasante majorité étant des fumeurs convertis à cette alternative », précise Stefano Volpetti.

Aux yeux du cigarettier, la technologie Iqos doit être déployée à travers le monde car elle serait moins dangereuse pour la santé que la cigarette classique. En effet, comme Iqos ne brûle pas le tabac, il réduirait les émissions de monoxyde de carbone (CO) et générerait moins de composants nocifs en comparaison de la cigarette. Néanmoins, la vice-présidente du « global scientific engagement » chez PMI, Gizelle Baker, souhaite faire une mise au point : son groupe n’a jamais prétendu qu’Iqos était inoffensif.

« Nos études, menées selon les protocoles de la Food and Drug Administration aux États-Unis, et corroborées par des dizaines de recherches indépendantes d’organismes privés et de gouvernements, montrent qu’il génère en moyenne 95% de substances toxiques en moins qu’une cigarette traditionnelle. Il est donc moins nocif, mais cela ne signifie pas qu’il y a 95% de risques en moins pour la santé », rappelle-t-elle.

Laura M.

Diplôme de comptable en poche, je vivote entre mission d'audit / contrôle financier et ma vie digitale. Mes billets sont avant tout là pour donner mon point de vue, mes éclairages et de vulgariser au maximum un secteur qui joue de son opacité selon moi.

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