Faut-il investir dans les fonds durables ?
L’investissement durable connait un essor fulgurant, porté par une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et sociaux. Dans ce contexte, les fonds passifs, qui répliquent des indices de marché, se positionnent en force sur ce segment, promettant aux investisseurs d’allier performance financière et impact positif. Mais derrière ce vernis « »vert » » se cache parfois une réalité bien différente : le greenwashing.
Des fonds passifs aux promesses trompeuses
L’analyse de l’ONG Reclaim Finance révèle que de nombreux fonds passifs labellisés « durables » ne tiennent pas leurs promesses. Près d’un tiers d’entre eux investissent dans des entreprises impliquées dans les énergies fossiles, polluantes et néfastes pour le climat.
Voici quelques explications à tenir compte :
Ces fonds se basent souvent sur des indices de marché biaisés, intégrant des entreprises dont les activités polluantes ou non durables sont dissimulées derrière des filiales ou des sous-traitants. De plus, les critères d’exclusion appliqués par les gestionnaires sont souvent trop laxistes, laissant passer des entreprises controversées.
Un manque de transparence flagrant
La méthodologie de sélection des entreprises par les gestionnaires de fonds passifs est souvent opaque. Les investisseurs peinent à savoir précisément dans quelles sociétés leurs fonds sont investis, ce qui entrave leur capacité à évaluer l’impact réel de leurs placements.
Cette opacité permet aux gestionnaires de masquer des investissements non durables et de se vanter indûment d’une démarche responsable. Face à ce manque de transparence, il est indispensable de renforcer les exigences d’information et de publication des données par les acteurs financiers.
Des outils trompeurs qui induisent en erreur
Les indices de marché sur lesquels se basent les fonds passifs « durables » sont parfois conçus de manière trompeuse. Certains incluent des entreprises qui peuvent sembler « »vertes » » à première vue, mais dont les activités polluantes ou non durables sont cachées derrière des filiales ou des sous-traitants.
Ces indices biaisés induisent les investisseurs en erreur et leur donnent une fausse image de l’impact réel de leurs placements. Il est urgent de repenser la construction de ces indices et d’y intégrer des critères plus robustes et transparents.
Vers une véritable gestion durable
L’essor de la gestion passive « durable » est une opportunité à saisir pour orienter les flux financiers vers des investissements plus responsables. Cependant, pour que ces fonds aient un réel impact positif, il est indispensable de renforcer la transparence et la rigueur des critères d’exclusion.
Les investisseurs doivent également être mieux informés des risques de greenwashing et exiger des gestionnaires des engagements clairs et mesurables en matière de développement durable.
Investir durablement
Face aux dérives du greenwashing, il est crucial que les investisseurs adoptent une approche proactive et éclairée. En se renseignant minutieusement sur les stratégies d’investissement et les critères de sélection des entreprises, ils peuvent identifier les fonds qui correspondent réellement à leurs valeurs et à leurs objectifs d’impact positif.
En exigeant des gestionnaires des pratiques transparentes et responsables, les investisseurs peuvent contribuer à faire de la finance durable un véritable levier de transformation positive pour l’environnement et la société.