Que signifie la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises ?
Après avoir remédié aux lacunes de son cadre réglementaire actuel sur la publication d’informations non financières, l’Union européenne (UE) est une fois de plus à l’avant-garde de la course internationale aux normes de durabilité et de la transition vers une économie durable. L’accord politique provisoire sur la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) conclu par le Conseil européen et le Parlement européen le 21 juin 2022 fixe des normes élevées conformes au Green Deal européen.
Le CSRD fait partie du plus grand paquet de financement durable, qui permet le Green Deal en aidant à canaliser les investissements privés derrière la transition vers une économie climatiquement neutre. La directive modifie la directive actuelle sur les informations non financières (NFRD) adoptée en 2014, créant un flux d’informations sur la durabilité plus cohérent et cohérent tout au long de la chaîne de valeur financière. Il apporte une contribution très importante à l’extension du Green Deal européen à tous les secteurs et à la réglementation existante. Avec l’adoption du nouveau cadre, les entreprises seront confrontées à des exigences de déclaration plus onéreuses concernant la durabilité. Cela concerne notamment les facteurs de gouvernance, les droits de l’homme, les droits sociaux et les droits environnementaux.
Des exigences majeures
Le cadre actuel de la NFRD, ainsi que le règlement sur la divulgation des informations financières durables (SFDR) et le règlement sur la taxonomie, sont les éléments centraux des exigences en matière de rapports sur la durabilité qui sous-tendent la stratégie financière durable de l’UE… Cependant, il souffre d’un écart grandissant entre les informations sur le développement durable mises à disposition par les entreprises et les besoins des utilisateurs de ces informations.
Voici une vidéo en anglais présentant cette directive :
Cela signifie que les investisseurs ne sont pas en mesure de canaliser les ressources financières vers des entreprises ayant des modèles commerciaux et des activités durables, ce qui compromet gravement les objectifs du Green Deal européen. Cela entrave également la capacité des parties prenantes à tenir les entreprises responsables de l’impact qu’elles ont sur les personnes et l’environnement, créant ainsi un important problème de responsabilité dans le système financier.
Une obligation
Le CSRD exigera des rapports sur la durabilité dans une section dédiée des rapports de gestion des entreprises, améliorant ainsi l’accessibilité de ces informations pour les investisseurs et les autres parties prenantes. Cela donnera aux gestionnaires d’actifs qui souhaitent investir durablement l’opportunité de le faire, contribuant ainsi à un système économique stable, durable et inclusif.
Ces exigences s’appliqueront à toutes les grandes entreprises et à toutes les sociétés cotées sur des marchés réglementés, y compris les petites et moyennes entreprises (PME). Cependant, pendant une période transitoire, une option de non-participation sera disponible pour les PME. En pratique, cela signifie qu’ils seront essentiellement exemptés de l’application de la directive jusqu’en 2028.